Optimisme, enthousiasme, bonhomie, avec un zest de fourberie offrent les clefs du 10 Downing Street à Boris Johnson avec comme toile de fonds le sempiternel Brexit
C’en est fait. Le Royaume Uni a désormais son Donald. La course au 10 Downing Street a connu son épilogue hier avec comme vainqueur Boris Johnson. L’ancien maire de Londres a pratiquement marché sur son challenger, l’actuel Ministre des Affaires Etrangères Jeremy Hunt par un score sans appel de 92 157 voix contre 46 656. Avec une participation de 87.4% d’un électorat de 160 000 votants, tous membres du parti conservateur, c’est finalement moins de 140 000 individus sur une population britannique de plus de 60 millions d’âmes qui auront décidé de qui va présider aux destinées de la cinquième puissance mondiale. Alexander Boris de Pfeffel Johnson est donc le nouveau Premier Ministre du Royaume Uni. Le remplaçant de Theresa May a annoncé les couleurs dans son tout premier speech en tant que chef de file du parti conservateur: livrer Brexit avant le 31 octobre, unifier un Tory parti déchiqueté par les factions et la guerre de clans et enfin “régler son compte” à Jeremy Corbyn, le principal leader de l’opposition.
La Grande Bretagne a son Trump
Mr Corbyn a d’ailleurs réagi immédiatement après le triomphe du tout premier ministre des Affaires Etrangères de l’ère May. Dans un tweet caustique, le chef du parti travailliste dénonce l’élection du nouveau Premier Ministre par moins de 100 000 membres du parti conservateur. “C’est le tout peuple de ce pays qui devrait décider de qui est leur leader, et ce au cours d’une élection générales” tranche-t-il.
Donald Trump s’est meme permis de s’approprier la victoire de son vis a vis anglais: “Boris est un dur, il est futé. Les gens l’appellent le British Trump. Ils m’aiment la-bas” s’est-il glorifié.
Patate chaude
Comme en 2016 où il avait fait gagner le referendum en faveur du Brexit sur des bases pour la plupart incorrectes, notamment la promesse de 350 millions de pounds qui allaient revenir au NHS une fois le Royaume Uni parti de l’Europe, Boris Johnson a une fois de plus promis le départ effectif de son pays de l’Union européenne le 31 octobre, contre vents et marées, avec ou sans deal. Cette position a déjà valu la démission de plusieurs ministres du gouvernement avant même que Johnson ne prenne les rênes du pouvoir. Mieux les nouvelles autorités de la Commission dont Ursula von der Leyen n’ont aucun appétit pour la modification des négociations et ne veulent s’en tenir qu’au deal fait avec Theresa May qu’elles estiment être le meilleur. Et sur le plan local l’arithmétique parlementaire n’est pas forcément favorable au nouveau Premier Ministre puisque le Tory dispose d’une très courte majorité et ce avec l’aide d’un parti allié et ses députés sont divisés quant à la direction à prendre. Des démissions en cascade ont été annoncées, comme celle du Chancelier Philip Hammond qui martèle à l’envi que tout retrait du Royaume Uni de l’Europe sans deal serait “catastrophique” pour le pays. Boris Johnson ne compte donc que sur son énergie, sa positivité son enthousiasme débordants et ses supporters pour faire basculer le navire. Et le petit-fils de Osman Kemal a à peine trois mois pour réussir ce que son prédécesseur n’a pu en trois ans.
Le Brexit a déjà ruiné la carrière de David Cameron qui avait eu la malencontreuse idée de convoquer en 2016 le referendum alors que rien ne l’y obligeait, et maintenant celle de Theresa May qui aura tout essayé, mais sans succès. Boris Johnson vient de prendre possession du brûlant dossier et promet au peuple le résultat dans 100 jours. Tous les regards sont désormais rivés sur la fameuse porte noire de Downing Street.
Welcome to Number 10 Prime Minister Johnson
IsaacT
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